Inondations

En raison de sa localisation géographique, de la nature des sols sur lesquels elle s’est développée et du climat typique des régions méditerranéennes, la ville de Nîmes est exposée à un fort risque d’inondation torrentielle.

    Les inondations

    L'inondation correspond à une montée des eaux (rapide ou lente) provoquée par des pluies importantes en durée et/ou en intensité sur une zone habituellement hors d'eau.

    Une zone inondable est l'espace qui peut être submergé lors d'une inondation.

    Les inondations à Nîmes

    Depuis le XIVe siècle, on recense plus d’une cinquantaine de crues sur notre territoire (étant entendu que s’agissant du Moyen-Age, tous les évènements ne sont sans doute pas identifiés).
    Au XIXe siècle par exemple, on compte 5 évènements majeurs avec des hauteurs d’eau remarquables allant jusqu’à 2,38 m.

    1988, un phénomène historique

    Dans la nuit du 2 au 3 octobre 1988, un phénomène météorologique d’une intensité exceptionnelle se constitue sur la région. La rencontre d’une masse d’air froid, se déplaçant de l’Aquitaine vers la vallée du Rhône, avec une masse d’air chaud et humide remontant de la Méditerranée, va provoquer la formation de puissantes cellules orageuses. Les cumulonimbus déversent, pendant 7 à 8 heures, des quantités d’eau phénoménales sur la ville et ses environs (en moyenne 50 mm par heure).

    Il est tombé le 3 octobre 1988 plus de la moitié des précipitations moyennes annuelles !
    Au total, 15 millions de m3 d’eau se sont abattus sur Nîmes en moins de 6 heures.

    L'épisode méditerranéen du 10 octobre 2014

    Si les violents orages ont mis à mal le nord ouest de la commune, en contre-bas les aménagements d'ampleur du programme CADEREAU ont permis d'évacuer efficacement les masses d'eau en sous-sol, préservant un secteur jusqu'ici régulièrement inondé.

    Qu'est ce qu'une inondation torrentielle?

    Lorsque des précipitations intenses tombent sur tout un bassin versant, les eaux ruissellent et se concentrent rapidement dans le cours d’eau, d’où des crues brutales et violentes dans les ruisseaux et les rivières torrentielles. Le lit du cours d’eau est en général rapidement colmaté par le dépôt de sédiments, des bois morts ou tous autres éléments (matériaux, voitures, mobiliers urbains, etc.) qui peuvent former des barrages, appelés embâcles. Lorsqu’ils viennent à céder, ils libèrent une énorme vague, qui peut être mortelle.

    Qu'est ce que le ruissellement pluvial urbain ?

    L’imperméabilisation du sol (bâtiments, voiries, parkings, etc.) limite l’infiltration des pluies et accentue le ruissellement, ce qui occasionne souvent la saturation et le refoulement du réseau d’assainissement des eaux pluviales. Il en résulte des écoulements plus ou moins importants et souvent rapides dans les rues.


    Les outils de prévention des inondations de la Ville de Nîmes

    Les cadereaux

    Six petits ruisseaux, généralement à sec, appelés “cadereaux”, drainent les eaux depuis les collines jusqu’au fleuve côtier, le Vistre.
    Deux de ces cadereaux convergent directement vers le centre-ville, il s’agit des cadereaux d’Uzès et d’Alès/Camplanier. Lors d’événements pluvieux, les lits des cadereaux se remplissent et peuvent devenir de véritables torrents.

    Pour mieux comprendre: Aléa + enjeu = risque majeur

    • Un aléa est la manifestation d’un phénomène naturel ou causé par l’homme de fréquence ou d’intensité donnée.
    • Un enjeu est un ensemble de biens ou de personnes susceptibles d’être affectés par un phénomène naturel ou causé par l’homme.
    • Le risque majeur est le résultat de la superposition de l’aléa et des enjeux sur un même lieu.

    Suite à la catastrophe du 03 octobre 1988, la Ville de Nîmes s'est lancée dans un programme ambitieux d'actions appelé Plan de Protection Contre les Inondations (PPCI) incluant la réalisation de nombreux aménagements hydrauliques significatifs (création de bassins et requalification de tronçons de cadereaux).

    A la suite de nouvelles inondations survenues les 06 et 08 septembre 2005, la Ville de Nîmes a engagé un Programme d'Actions de Prévention des Inondations (PAPI), dit Programme CADEREAU, qui vise une approche globale afin de se prémunir du risque inondation. Un premier programme a ainsi été mené sur la période 2007/2014 (montant de 124 M€ HT), suivi d'un PAPI II sur la période 2015/2021 (montant de 104 M€ HT). Ces programmes, lourds et couteux, intégrent une participation importante de partenaires financiers, en particulier de l'Etat.

    Si, dans le cadre du PPCI, la Ville de Nîmes avait focalisé l'essentiel de ses moyens sur des actions structurelles (travaux lourds), la démarche PAPI invite quant à elle à une approche beaucoup plus systémique dont l'information préventive à la population, l'alerte, la prévision ou encore l'intégration du risque inondation dans l'urbanisme et la réduction de la vulnérabilité des personnes et des biens.

    Cette démarche globale a notamment permis de sensibiliser, avec du matériel pédagogique dédié, plus de 300 classes (CE1/CM1/CM2) sur la thématique. Cette action a fait l'objet d'un co-financement (15 620.60€) dans le cadre des subventions FEDER mises en place par l'Europe.

    Depuis la prise de compétence Gestion de l'eau, des milieux aquatiques et de la prévention des inondations (GEMAPI) par la communauté d'agglomération Nîmes Métropole en date du 1er janvier 2018, le PAPI 3, porté à l'échelle du Vistre sur la période 2022-2028, est piloté conjointement par l'Etablissement Public Territorial de Bassin du Vistre et la communauté d'agglomération Nîmes Métropole.

    Dans ce dispositif, le territoire Nîmois continue a bénéficier d'une stratégie complète de prévention des inondations, et la Ville de Nîmes poursuit son investissement majeur dans cette thématique avec l'ensemble des partenaires du programme.

    “ESPADA”

    Un système d'alerte et d'aide à la gestion de crise permettant de prévoir le risque inondation torrentiel lié aux cadereaux à l'échelle du territoire : ESPADA (Evaluation et Suivi des Précipitations en Agglomération pour Devancer l'Alerte). Dans un objectif de performance, celui-ci est régulièrement modernisé depuis, en fonction des évolutions technologiques et retours d'expérience. Une astreinte communale associée à cet outil est chargée en permanence de la surveillance de la situation hydrométéorologique sur le territoire.

    Ce dispositif consiste en :

    • L'observation et la prévision de la situation hydrométéorologique :
      • Réseau d'une cinquantaine de capteurs de mesures de pluie et de hauteur d'eau collectés toutes les 5 minutes par un réseau radio dédié
      • Production de cartes de pluie observées et prévues via un outil radar innovant à haute résolution spatiale (pixel élémentaire de 0.25 km² contre 1km² pour les outils classiques)
      • Projets innovants d'hydrométrie par vidéo : estimation de la hauteur et du débit de l'écoulement par exploitation des images de vidéoprotection
    • La prévision hydrologique en différents points caractéristiques du territoire :
      • Exploitation d'un modéle de prévision s'appuyant sur les pluies pour estimer les débits des cadereaux, prenant en compte une modélisation complexe du niveau de saturation  des sols et notamment de la spécificité kartsique en temps réel. Prévision des débits actualisée toutes les 5 min, à échéance 1h30
    • Un accompagnement à la gestion de crise :
      • Identification des débordements de cadreaux
      • Définition des zones impactées (ruissellement et inondation par débordement de cadereau)
      • Interfaçage avec le PCS, avec l'objectif de lancer les actions de sauvegarde en anticipé  sur l'événement inondation

    Le niveau de risque va être évalué sur une échelle de 1 à 4 : 

    • Niveau 1, État de veille : Pluies ou orages prévus, justifiant une surveillance attentive de la situation
    • Niveau 2, Inondation localisée : Pluies orageuses provoquent un fort ruissellement, inondation de points bas
    • Niveau 3, Crise inondation : Pluies intenses et durables provoquent un ruissellement trés abondant. Les cadereaux sont en crue et des débordements sont observés ou envisagés dans de nombreux secteurs.
    • Niveau 4, Grave crise inondation : Un débordement trés important des cadereaux est en cours ou imminent. L'eau peut se propager à l'ensemble des quartiers inondables.

    La maîtrise de l'urbanisme

    La commune de Nîmes est située dans le périmètre d’un Plan de Prévention des Risques Inondations (PPRi).


    Que faire ?

    Avant la crise, adopter un comportement vigilant :

    • S’informer régulièrement auprès des médias nationaux et locaux de la situation météorologique ;
    • Identifier une pièce de la maison ou un lieu en hauteur où pouvoir se réfugier ;
    • Disposer d’une radio à piles (en cas de coupure de courant) ;
    • Identifier le nécessaire d’urgence en cas d’évacuation (papiers administratifs, argent, médicaments…) ;
    • Ne pas stationner son véhicule dans les cadereaux ;
    • Ne pas déposer d’encombrants dans les cadereaux.

    A l’annonce et à l’approche d’un événement pluvieux intense : 

    • Fermer les portes, fenêtres et volets ; 
    • Mettre en place des obturations étanches ;
    • Ecouter la radio ;
    • Consulter les canaux de communication de la Ville de Nîmes ; 
    • Rassembler l'indispensable ; 
    • Couper l'électricité et le gaz

    Si possible : 

    • Faire une réserve d’eau potable ;
    • Mettre les produits toxiques, les objets périssables, putrescibles et les documents officiels au sec ;
    • Amarrer les diverses cuves (gaz, fuel).

    En cas de montée des eaux ou au déclenchement des sirènes d’alerte de la population ou à la réception d'un appel de la ville de Nîmes (en savoir plus sur l'alerte à la population en cliquant ici) :

    • Prendre le nécessaire d'urgence ; 
    • Evacuer si possible ; 
    • Gagner un point haut sans se mettre en danger ; 
    • Ne pas aller chercher vos enfants à l'école ; 
    • Ecouter la radio ; 
    • Consulter les canaux de communication de la Ville de Nîmes ; 
    • Ne pas téléphoner

    Après la crise : 

    • Éviter de circuler en ville avant l’autorisation des autorités ; 
    • S’assurer de l’accessibilité de votre logement en suivant les consignes des services de secours de votre mairie ; 
    • Chez soi, ne rétablir le gaz et l’électricité qu’après un contrôle complet des circuits (ne pas hésiter à faire appel à un spécialiste) ; 
    • Ne pas laisser le logement ouvert sans surveillance ; 
    • Restaurer son habitat : aérer (afin d’évacuer l’humidité) et désinfecter, chauffer les locaux dès que possible ; 
    • Préserver votre santé : ne pas consommer l’eau du robinet, ni celle des forages, avant l’avis favorable de la mairie ; 
    • Après la décrue, circuler avec prudence (chaussées boueuses, dégradées, déformées,…) ; 
    • Faire les diverses déclarations aux assurances

    Recommandations lors d'inondation :